Après la pose d’un stent, retrouver son souffle n’est pas toujours immédiat. Certains patients se sentent vite mieux, d’autres remarquent un souffle court lors des efforts ou même au repos. Ce décalage inquiète souvent, mais il existe des explications précises et des solutions concrètes. L’essentiel est de comprendre pourquoi l’essoufflement survient, puis d’agir étape par étape pour reprendre confiance et confort respiratoire.
💡 À retenir
- Selon une étude, 30% des patients ressentent de l’essoufflement après une angioplastie
- Les risques liés à la pose de stent peuvent inclure des effets secondaires respiratoires
- Des exercices de rééducation peuvent améliorer la qualité de vie des patients
Qu’est-ce que l’essoufflement après pose de stent ?
L’angioplastie avec stent vise à rétablir la circulation dans une artère coronaire rétrécie. Pourtant, un souffle court peut persister les jours ou semaines qui suivent. L’essoufflement après stent n’est pas toujours le signe d’un problème grave, surtout si l’activité physique reprend progressivement et que l’organisme s’adapte.
Dans les premières semaines, l’organisme récupère d’un événement cardiaque et d’un geste invasif. La fatigue, la décondition physique et l’appréhension jouent souvent un rôle. Cela dit, un essoufflement nouveau, qui s’aggrave, ou associé à une douleur thoracique mérite une évaluation médicale sans délai.
Définition et symptômes
On parle d’essoufflement quand la respiration semble insuffisante pour l’effort fourni, avec une sensation d’air manquant. L’essoufflement après stent peut apparaître en montant des escaliers, lors d’une marche à rythme soutenu ou au repos dans les cas plus marqués.
Signes associés possibles: oppression thoracique, sifflements, fatigue inhabituelle, toux sèche, palpitations, anxiété. Une étude rapporte que près de 30% des patients notent une gêne respiratoire après une angioplastie, le plus souvent transitoire.
Exemple concret: Marc, 62 ans, se sent à court de souffle au deuxième étage durant la première semaine. Son cardiologue ajuste son traitement, il commence une réadaptation et, en trois semaines, il retrouve une marche fluide sans pause.
Causes courantes de l’essoufflement
Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’essoufflement après stent. Les plus fréquents restent le déconditionnement à l’effort après une hospitalisation, l’anxiété liée à la peur de l’effort et certains traitements antithrombotiques. Parfois, la gêne signale une atteinte cardiaque résiduelle ou une complication qui nécessite une prise en charge rapide.
Causes fréquentes à considérer:
- Effet secondaire médicamenteux, notamment le ticagrelor, connu pour induire une sensation de souffle court chez certains patients
- Déconditionnement musculaire après repos prolongé et perte de capacité aérobie
- Anxiété de reprise, hyperventilation et respiration haute inefficace
- Insuffisance cardiaque non stabilisée, surtout si la fraction d’éjection est diminuée
- Anémie après saignement ou ponctions, réduisant le transport d’oxygène
Causes moins connues mais possibles: re-sténose de l’artère, thrombose de stent, péricardite ou épanchement péricardique, œdème pulmonaire, pneumonie nosocomiale, atteinte bronchique ou asthme latent, réaction au produit de contraste, troubles du rythme, apnées du sommeil. Le médecin s’appuie sur l’examen clinique et des tests ciblés pour trancher: ECG, bilan sanguin, radiographie thoracique, échocardiographie, spirométrie.
Facteurs de risque
Certains profils sont plus exposés à l’essoufflement précoce: âge avancé, antécédents d’insuffisance cardiaque, obésité, BPCO ou asthme, sédentarité, anémie, perturbations rénales, tabac, stress aigu, chirurgie ou hospitalisation récente, polymédication avec sédatifs ou bêta-bloquants à dose élevée. Une poussée d’hypertension ou une rétention hydrosodée peuvent aussi majorer la dyspnée.
Solutions et recommandations

La première étape consiste à identifier la cause de l’essoufflement après stent. Un simple ajustement thérapeutique, une prise en charge de l’anxiété ou un programme de reprise progressive suffisent souvent. Le cardiologue peut vérifier le stent si des signaux d’alerte apparaissent, ou adapter les antiagrégants en cas d’intolérance respiratoire.
Objectifs pratiques: reprendre l’activité par paliers, améliorer l’efficacité respiratoire, surveiller les signes d’alerte, corriger les facteurs aggravants. La réadaptation cardiaque encadrée optimise cette progression et réduit le risque de récidive, tout en rassurant le patient.
Exercices de respiration
Des techniques simples peuvent réduire la sensation de souffle court et redonner du contrôle.
- Respiration diaphragmatique: en position assise, une main sur le ventre, inspirer par le nez 3 secondes, sentir l’abdomen se gonfler, expirer doucement 4 à 6 secondes. Répéter 5 minutes, 2 fois par jour.
- Respiration lèvres pincées: inspirer par le nez, puis expirer lentement lèvres semi-fermées sur 6 à 8 secondes. Idéal lors d’un effort ou d’une montée d’escaliers.
- Cadence d’effort: synchroniser le geste et la respiration. Exemple: 2 marches inspirer, 3 marches expirer lèvres pincées.
Astuce du quotidien: garder le menton légèrement baissé, relâcher les épaules, poser les mains sur les cuisses en cas de gêne pour faciliter le travail du diaphragme. La kinésithérapie respiratoire peut accélérer les progrès et corriger les mauvaises habitudes.
Prévention de l’essoufflement
Une stratégie globale diminue la probabilité de gêne persistante et améliore l’autonomie.
- Reprise progressive: 5 à 10 minutes de marche douce 2 fois par jour les premiers jours, puis +10% de durée par semaine selon la tolérance.
- Surveillance: pesée 3 fois par semaine, tour de chevilles, signe d’œdèmes, fréquence cardiaque au repos, saturation si disponible.
- Traitements: prise correcte des antiagrégants, signaler rapidement tout effet indésirable respiratoire au médecin.
- Sommeil et récupération: 7 à 8 heures par nuit, siestes courtes, dépistage d’apnées si ronflements bruyants et somnolence.
- Mode de vie: arrêt du tabac, alimentation pauvre en sel en cas d’œdèmes, hydratation suffisante sauf restriction médicale.
Exemple concret: Samia, 58 ans, gênée en terrain plat, a intégré 10 minutes de marche matin et soir, respiration lèvres pincées dans les escaliers et un suivi hebdomadaire de son poids. Après deux semaines, sa tolérance à l’effort a nettement progressé et son anxiété a diminué.
Quand consulter un médecin ?
Un essoufflement après stent qui apparaît brutalement, s’aggrave ou s’accompagne d’autres symptômes doit conduire à une évaluation sans attendre. Mieux vaut un avis rassurant qu’un retard de prise en charge en cas de complication.
- Urgence: essoufflement au repos, douleur thoracique, oppression, sueurs froides, malaise, lèvres bleutées, palpitations rapides ou irrégulières, toux avec expectoration rosée mousseuse.
- Signaux forts: saturation en oxygène inférieure à 92%, gain de poids rapide supérieur à 2 kg en 3 jours, œdèmes des chevilles, réveils nocturnes par manque d’air, fièvre et toux productive.
- Sur rendez-vous rapide: essoufflement qui ne s’améliore pas après 1 à 2 semaines de reprise progressive, fatigue extrême, intolérance médicamenteuse suspecte.
Lors de la consultation, préparez une courte liste: moments où survient la gêne, distance de marche tolérée, médicaments pris, mesures de fréquence cardiaque et de tension, poids récent. Ces informations orientent les examens et aident à cibler la solution la plus utile.
Si vous disposez d’un oxymètre, notez vos saturations au repos et après effort léger. En cas de doute sérieux ou de symptômes inhabituels, contactez sans tarder les urgences. Un diagnostic précoce permet de traiter efficacement et de reprendre le fil de la récupération après stent.